2.4 - L'analyse
2.4.1 Explorer 2 types de variables: quantitatives, qualitatives
2.4.1.1 Quantitatives :
- Il est utile de rappeler ici que les données quantitatives sont la base, le socle de toute analyse ultérieure, même qualitative. Les comptages routiers en sont un élément déterminant puisque c'est une donnée quantitative exhaustive, permanente, précise et fiable (sauf accident).
- Objectifs des comptages routiers
- Evaluer les flux vers l'espace protégé, aux différentes dates et heures de la journée (détermination des cycles de fréquentation). Dresser la carte des flux. « Mesurer» le trafic routier dans les vallées et itinéraires d'accès.
- Apprécier l'étalement des flux sur la saison et mettre en évidence les cycles de fréquentation et les jours de pointe.
- Redresser et extrapoler à l'ensemble de la saison des mesures ponctuelles effectuées sur les sentiers.
- Evaluer les phénomènes de pertes de charge entre les accès routiers et les sentiers (déterminer le nombre de visiteurs par véhicule).
- Projeter les tendances dans le temps.
- Objectifs des comptages parkings
- Apprécier la charge estivale sur les parkings et les besoins d'aménagements.
- Rapprocher le nombre de véhicules sur site des données compteurs pour évaluer les flux en direction du site.
- Eliminer les « bruits de fond» provenant de trafics en transit ou exclusivement locaux.
- Estimer le nombre de visiteurs par véhicule pour rapprochement avec les comptages routiers.
- Evaluer la part de « contemplatifs» qui restent sur ou à proximité des parkings.
- Objectifs des comptages sentiers
- Apprécier la charge de fréquentation sur les différents sentiers analysés (tendances et pics selon les dates et horaires).
- Projeter les tendances et les pics dans le temps.
→ Calculer des ratios de corrélation reconductibles d'une enquête sur l'autre, avec vérification sur quelques sites et redressement éventuel des estimations sur les années non étudiées.
2.4.1.2 Qualitatives: connaître les attitudes pour anticiper les comportements
- Certaines informations vont s'avérer utiles pour l'analyse. Il s'agit notamment :
- des données socio-démographiques (âge, sexe, CSP, lieu et type d'habitation, etc.) ;
- des pratiques dans l'espace protégé ;
- des comportements et attitudes (attitudes de vie, comportements en vacances, vis-à-vis de la nature, de l'autorité, de la responsabilité, de l'autonomie;
- des besoins et attentes (équipements, repères, présence humaine, conseil...).
→ L'ensemble de ces données doH permettre de mettre en évidence les évolutions probables, les besoins à moyen et long terme.
- Certaines analyses peuvent être initiées à partir des données. Il est en effet possible :
- de réaliser une analyse typologique avec calcul des profils et groupes typologiques,
- d'effectuer des rapprochements avec les données quantitatives,
- de qualifier les flux.
→ L'ensemble du processus doit contribuer à déterminer les leviers pour agir.
2.4.2 Travailler sur 2 dimensions: le temps et l'espace
2.4.2.1 Espace: approche globale ou approche locale
- Evaluer la fréquentation de l'espace protégé à son niveau global mais aussi différencié selon les accès.
- Comparer les profils de visiteurs selon les accès (par exemple les différences de CSP, ou de groupes comportementaux).
→ De ces analyses, on pourra notamment déduire les besoins d'équipements différenciés.
2.4.2.2 Temps: passé-présent-futur
- Recueillir les données sur les historiques, nourrir les intuitions, en déduire des évolutions pour l'espace dans son ensemble, les évolutions relatives entre les accès.
- Intégrer les événements (Tour de France, fête locale, régionale, nationale, etc.) .
→ Anticiper les évolutions, les changements, les seuils (à environnement constant).
2.4.2.3 Le SIG : un outil d'analyse
- Les représentations graphiques (courbes, mappings, histogrammes, cartes) sont des outils d'analyse précieux. On utilisera les courbes pour illustrer des données continues (exemple: des flux de visiteurs) et des histogrammes pour des données discontinues (exemple : l'âge des visiteurs).
- Il faut souligner ici l'intérêt de la cartographie et des outils du S.I.G. pour une enquête de fréquentation dans un espace protégé : Le SIG est un outil mathématique qui permet de rapprocher des « objets géographiques» (linéaires, points, surfaces, modelés de relief) de données statistiques. Ils permettent donc de simuler des flux, des blocages, des résistances ou des accélérations. On peut également, avec cet outil, rattacher des points remarquables (parkings, refuges, points d'enquête) au réseau de sentiers. Il donne aussi une idée de l'impact du sentier sur une zone géographique donnée. Le SIG peut enfin modéliser des données de visibilité (voir et être vu) qui ont une influence sur le sentiment de sur-fréquentation, ou encore des éléments de dénivelé qui ont une incidence sur la fréquentation.
- Ces outils, qui définissent un modèle numérique du terrain, permettent, en une seule représentation, de visualiser à la fois le territoire et les événements qui s'y déroulent. Ils appellent cependant une attention particulière avant l'élaboration du protocole d'enquête : par exemple, quel sera le sens du circuit, les écoulements des flux, quels seront les modes de segmentation de l'espace (théorique ou événementiel).
- Il est impératif, pour optimiser l'exploitation de cet outil par ailleurs efficace, de rapprocher dès l'origine les informations que l'on recherche du traitement que l'on en fera au moyen du SIG.